C'est quoi, la TCC ?
La Thérapie Cognitive et Comportementale (TCC), est une approche thérapeutique largement utilisée dans le domaine de la psychologie. Elle vise à aider les individus à comprendre et à gérer leurs pensées, émotions et comportements de manière plus constructive. La TCC repose sur l'idée que nos pensées et nos croyances influent sur nos émotions et nos actions, et que changer nos schémas de pensée négatifs conduirait donc à des changements positifs sur les plans des émotions et du comportement. Ainsi, pendant une séance de TCC, un thérapeute travaille en étroite collaboration avec le patient pour identifier les schémas de pensée irrationnels ou néfastes qui contribueraient à ses difficultés actuelles ou à son trouble (dépression, anxiété, phobie, trouble obsessionnels-compulsif, etc.). Le/la thérapeute identifie également les mécanismes qui entretiennent ces schémas ou ces difficultés.
Une fois qu'une bonne "compréhension du cas du patient" a été menée, le/la thérapeute aide le patient à développer des stratégies pour remplacer ces pensées négatives par des pensées plus positives et réalistes. En plus de la modification des pensées, la TCC se penche également sur les comportements et les émotions. Les patients apprennent à reconnaître les schémas de comportement nuisibles et à les remplacer par des comportements plus sains et adaptatifs. Les techniques de TCC peuvent inclure des exercices de résolution de problèmes, la gestion du stress, l'exposition progressive aux situations redoutées (dans le cas des phobies), et d'autres méthodes pratiques pour aider les individus à améliorer leur fonctionnement.
La TCC est une approche pragmatique et axée sur les objectifs, généralement de courte durée (entre 6 mois et 1 an, dans la plupart des cas), et qui vise à fournir aux patients des outils concrets pour faire face à leurs problèmes. Elle est soutenue par de nombreuses études empiriques et est largement reconnue comme une thérapie efficace pour une grande variété de troubles psychologiques.
C'est quoi, l'ABA ?
L’ABA (l’analyse appliquée du comportement ou Applied Behaviour Analysis, en anglais) découle de la recherche sur le comportement. Il s'agit d'une approche scientifique qui utilise les lois de l'apprentissage identifiées dans la recherche pour amener la personne à développer des comportements visant à améliorer sa qualité de vie et son potentiel d'apprentissage, de façon pérenne.
L'ABA vise aussi à réduire les comportements qui perturbent les apprentissages, l'autonomie et le bien être de la personne.
L'ABA est portée par une éthique qui nous guide dans le choix des objectifs à travailler et sur la façon de les appliquer.
Les dimensions principales de l'ABA :
Objectifs fonctionnels
Sélection d'objectifs répondant aux besoins de la personne et ayant un intérêt dans son quotidien
Les objectifs participent à l'épanouissement, la sécurité, l'insertion et l'autonomie de la personne
Principes d'apprentissage
Utilisation des principes de l'apprentissage qui ont été validés par la recherche
Etablissement de la motivation
Utilisation des intérêts de la personne pour la faire entrer dans les apprentissages
Suivi des progrès
Prise de données quotidiennes afin d'évaluer les progrès et revoir le programme si nécessaire
Origines de l'ABA
Lovaas (1927-2010) est le pionnier de L’ABA en ce sens qu’il a été le premier à appliquer les recherches en analyse du comportement auprès d’enfants autistes. Depuis Lovaas, d’autres modèles dérivés de l’ABA ont fait leur apparition, au gré des dernières recherches. Des cliniciens ont développé l’approche VB au début des années 2000. Ce modèle, qui signifie « comportement verbal » (Verbal Behavior) (Sundberg & Partington, 1998; Sundberg & Michael, 2001), est en grande partie inspiré par les travaux de Skinner (1904-1990). Skinner était le premier chercheur à mettre en lumière les principes que nous connaissons aujourd’hui, de renforcement, conditionnement opérant, stimulus discriminatif, etc. Parmi ses nombreuses recherches sur le comportement humain, (The Behavior of Organisms, 1938), il s’est beaucoup intéressé au comportement verbal (Verbal Behavior, 1957).
Dans le modèle VB, les travaux de Skinner sont utilisés pour favoriser les compétences de communication. Le langage est considéré par ce modèle comme étant la fondation de tous les apprentissages chez les enfants typiques. Il s’agit d’une compétence-pivot permettant d’accéder à d’autres sources d’apprentissage, plus complexes. Le langage étant particulièrement déficient chez les enfants présentant des troubles du spectre autistique, il est considéré comme le premier objectif à développer chez ces personnes.
D’autres éléments sont caractéristiques de la méthode VB, tels que l’utilisation de la motivation. En ABA-VB, les interventions consistent typiquement en la manipulation de la motivation (LeBlanc et al., 2006). Il est considéré que la motivation est à l’origine de la plupart des apprentissages. Il est donc important de prendre en compte cette variable dans le cadre des programmes d’enseignement. Ainsi, en VB on utilise ce qui intéresse l’enfant pour l’emmener vers les apprentissages. Et tout particulièrement pour l’aider à accéder au langage.
Enfin, en ABA-VB, planifier la généralisation des acquis en environnement naturel est essentiel. Il est important que l’enfant développe des compétences lors des enseignements structurés, au bureau, mais il faut aussi qu’il soit capable d’utiliser les compétences qu’il a acquises au bureau, au quotidien et dans l’environnement naturel. S’il ne restitue ses acquis que dans le cadre strict de l’enseignement au bureau, ses apprentissages ne lui seront pas utiles (Carbone, 2012). Il faut qu’il puisse “généraliser” ses compétences à d’autres environnements, personnes, supports, etc. Ainsi, en VB, il est recommandé d’incorporer des stratégies d’enseignement naturel (format d’enseignement « NET »), durant les séances d'enseignement. Le NET, qui est dérivé du modèle d’Enseignement Naturel de Stokes et Baer (1970-1980), présente un format d’enseignement plus souple, plus “naturel”, qui consiste à suivre la motivation de l’élève, dans le cadre de jeux hors bureau, afin de généraliser les acquis.
Les personnes atteintes de Troubles du Spectre Autistique (TSA) paraissent souvent « enfermées dans leur monde ». Elles s’intéressent généralement davantage aux objets qu’aux personnes et présentent des retards de communication importants (manque de regard, absence de demandes spontanées, compétences de conversation faibles, etc.) (DSM-IV, 1994). Selon les chiffres de l’INSERM, 1 personne sur 150 naît autiste. Il existe 440 000 personnes autistes en France, et 67 millions dans le monde. Les chiffres ne cessent d’augmenter d’année en année (Autisme France). Les prises en charges précoces et individualisées de l’autisme permettent de diminuer les symptômes et de développer les compétences de l’enfant dans tous les domaines de développement (INSERM). Plus l’enfant est pris en charge tôt, plus il a de chances de s’intégrer socialement dans sa vie d’adulte.
Pourquoi l’ABA est-elle adaptée à l’autisme ?
Cette approche repose sur des principes simples visant à diminuer les comportements inadaptés de l’enfant (stéréotypies, troubles du comportement, etc.) et à augmenter les apprentissages, dans tous les domaines de développement (Autisme sans Frontière).
L’ABA est-elle efficace ?
Selon le dernier rapport de la Haute Autorité de Santé et l’INSERM (2013), les programmes éducatifs précoces, globaux et intensifs, dont l’ABA fait partie, sont efficaces pour diminuer les symptômes de l’autisme et développer leur intégration sociale: “Trente années de recherches ont démontré l’efficacité de l’analyse appliquée du comportement en réduisant les comportements inappropriés et en augmentant la communication, les apprentissages et les comportements sociaux adaptés.” (Mental Health, US, 1999).
Caractéristiques d’un suivi en ABA
Le VB-MAPP, l’ABLLS, l’AFLS, l’EFL, etc. sont des outils d’évaluation des compétences, typiquement utilisés en ABA, permettant d’identifier les points forts et les faiblesses de chaque personne, dans tous les domaines de développement. En fonction du profil établi, il est possible de dresser des objectifs individualisés, répondant directement aux besoins de la personne.
Les évaluations de compétences sont renouvelées tous les 6 à 12 mois, en fonction des progrès observés.
Les objectifs choisis doivent permettre à la personne d’améliorer son autonomie et sa qualité de vie, ainsi qu’assurer sa santé et sa sécurité (EFL, 2014)
L’enseignement peut se dérouler en groupe ou en 1 pour 1 selon les objectifs, les contextes d’apprentissage et le ratio adulte-enfant existant. Il est mené dans tous les milieux de vie, que ce soit durant des activités ludiques ou au cours de séances plus structurées, au bureau.
L’enseignement structuré a été démontré comme une méthode efficace pour le traitement et l’éducation de personnes avec autisme (Smith, 2001). Néanmoins, si les apprentissages sont menés dans ce contexte uniquement, les chances de se généraliser et de devenir fonctionnels pour la personne, seront assez faibles. En ABA-VB, afin de donner « du sens aux apprentissages » l’enseignement « structuré » (ex : au bureau) est suivi par une phase de généralisation des compétences dans l’environnement naturel. La généralisation est menée à travers des activités plaisantes ou ludiques, et des jeux motivants.
L’ABA (l’analyse appliquée du comportement ou Applied Behaviour Analysis, en anglais) découle des recherches sur le comportement.
Il s’agit d’ « une science dont les techniques dérivées des principes du comportement sont appliquées de manière systématique pour améliorer les comportements significatifs de l’individu dans sa vie de tous les jours » (Traduit, Cooper, 2007)
Elle consiste donc en l’application de démarches précises et scientifiquement valides, dont certaines sont exposées ci-dessous:
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Même si la méthode d’enseignement reste la même (scientifiquement valide), l’ABA s’adapte à l’élève et aux contextes d’enseignement. Par exemple, si les opportunités d’apprentissage sont limitées, nous choisirons peu d’objectifs, permettant une répétition suffisante des apprentissages. Si la personne est un(e) adulte avec un retard intellectuel associé qui le/la freine dans ses apprentissages, des objectifs fonctionnels, répondant à ses besoins les plus importants, tels qu’exprimer des demandes simples, développer ses intérêts pour s’occuper, marcher à côté d’un adulte sans se mettre en danger, etc., seront développés en priorité.
La clé d’un suivi efficace est avant tout la coordination. Pour cela, des réunions doivent être menées régulièrement.
Les réunions permettent à tous les acteurs intervenant autour de la personne de faire un point sur :
- les objectifs en cours
- les nouveaux objectifs à introduire
- les stratégies à mettre en place pour les atteindre.
Exemples de questions posées en réunion :
Quels objectifs travaille-t-on ?
Pour enseigner à s’arrêter, quel est le comportement attendu précisément : s’arrêter à « stop » ? S’arrêter à la route ? S’arrêter quand l’adulte le retient ?
Dans quel contexte enseigner ? Avec quels outils ? Quelles guidances employer ? Selon quel critère considère-t-on l’objectif atteint ? …
Des programmes écrits sont rédigés à l’issue des réunions afin d’avoir un support détaillé qui rappelle la procédure à suivre en cas de soute ou d’oubli. Si les objectifs ne progressent pas, une réévaluation des stratégies mises en place doit être menée en réunion, dès que possible.
Les intervenants sont formés à coter les réponses ou compétences enseignées, ce qui permet de suivre l’évolution des apprentissages et de revoir les stratégies dans un délai raisonnable en l’absence de progrès.
Les méthodes de cotation en VB sont peu contraignantes et faciles à utiliser. Elles ne doivent pas entraver la relation avec l’élève au cours de l’enseignement. Les intervenants doivent pouvoir s’en saisir facilement.
Idéalement, les interventions sont menées dans tous les milieux de vie de la personne (école, domicile, etc.), en partenariat avec la famille et les autres partenaires de soin (médecins, orthophoniste, etc.), selon les recommandations de l’ANESM.